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Après la réélection d’Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie au défi d’une géopolitique régionale tourmentée

Des vents mauvais soufflent aux confins sahariens de l’Algérie, à l’heure où ses relations avec le Maroc, le Sahel et la Libye sont plus troublées que jamais. L’annonce de la réélection d’Abdelmadjid Tebboune, le président algérien sortant, 78 ans, avec 94,65 % des suffrages, est tombée dimanche 8 septembre. Le chef de l’Etat ainsi que ses deux adversaires ont dénoncé des « irrégularités », soulignant des « contradictions dans les chiffres de participation » annoncés, autour de 48 %.Une fois passée cette séquence électorale, Abdelmadjid Tebboune va-t-il pouvoir rétablir la position stratégique de son pays, très dégradée ces dernières années ? Le défi géopolitique posé par l’arc de crises se déployant aux frontières nationales sera, sans nul doute, l’un des plus gros dossiers de son second mandat.
Si la menace est souvent dramatisée dans la presse algérienne sur le mode du complot – « Un plan se dessine visant à encercler l’Algérie par des conflits dans les pays limitrophes (…), dans un objectif évident de déstabilisation », écrit ainsi le quotidien Le Soir d’Algérie dans une chronique publiée le 2 septembre, intitulée « La machination » –, il est un fait que l’environnement régional du pays est devenu volatil. Et qu’Alger peine à reprendre la main, comme si son logiciel diplomatique était frappé d’obsolescence.
Alors que le différend avec le Maroc autour du Sahara occidental ne cesse de s’envenimer, au point de nourrir une inquiétante course aux armements, un nouveau foyer de crise s’est allumé en 2024 avec le Mali. Le 25 janvier, Bamako a en effet dénoncé l’accord d’Alger sur la stabilisation du nord du Mali, signé en 2015 avec les groupes rebelles sous les auspices de l’Algérie.
Le geste de rupture ne faisait que consacrer une nouvelle donne sur le terrain, où la junte malienne issue des deux putschs de 2020 et 2021 a repris l’offensive contre les groupes rebelles du Nord – touareg et arabes – avec l’appui des paramilitaires russes de Wagner.
Les autorités de Bamako ont alors fustigé l’« ingérence » de l’Algérie protégeant ses alliés touareg et arabes, désormais « terroristes » à leurs yeux, tandis que la presse algérienne brandissait le spectre d’un nouveau « chaos au Mali ». De fait, les affrontements ont repris dans le Mali septentrional, jusqu’à culminer durant l’été : une sévère défaite essuyée par les forces de Bamako et des soldats de Wagner (25-27 juillet) dans la région de Tin Zaouatine, à la frontière algérienne, a été suivie un mois plus tard par des bombardements de drones maliens, les fameux Bayraktar TB2 de fabrication turque, dans cette même zone frontalière avec l’Algérie, au prix de nombreuses victimes civiles.
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